« J’aime la friche, car on n’y trouve rien qui ait à voir avec la mort. La promenade dans la friche est ouverte à toutes les interrogations car tout ce qui s’y passe est destiné à éluder les spéculations les plus hasardeuses. Le fait que l’IFLA (International Foundation of Landscape Architecture) assimile les friches industrielles à un paysage en danger est très révélateur. Il revient à dénoncer la reconquête d’un sol comme une dégradation, alors que c’est tout le contraire. Il s’agit là d’une rémanence de certitudes figées : l’homme qui a gagné du terrain ne doit pas en céder. Tout ce que l’homme abandonne au temps offre au paysage la chance d’être à la fois marqué par lui et affranchi de lui. »

Gilles Clémént, paysagiste, jardinier

in « Neuf Jardins, approche du jardin planétaire » – Éditions Actes Sud – 2008