Après la découverte des vestiges d’une maison forte au cœur de la forêt de Courcy, les membres de l’association A.R.E.G.H.A.T ont décidé de créer un site qui présenterait un aperçu à 360° de la vie au Moyen-âge. La redécouverte d’espèces végétales qui existaient à cette époque poussa M. Boucher Rémy (horticulteur à la retraite) à recréer un jardin médiéval, dans les années 1990. Débuté avec une quantité restreinte de plantes, le jardin recense à ce jour plus de 800 espèces végétales utilisées dans les campagnes à cette époque.
Au Moyen-âge un jardin était toujours clos et situé à proximité ou à l’intérieur de l’enceinte d’un monument religieux ou civil. Il comprenait également des structures construites telles que des bancs, un point d’eau, des pergolas, des allées, etc. Les plantes y étaient ordonnées en espaces limités par des bordures en bois, des plates-bandes, ou des fascines en branches (plessis) de saule, d’osier, de châtaignier ou même parfois de ciboulette !
L’organisation du jardin est conforme à cette tradition. Les clôtures sont composées de simples barres de bois, afin de bien respecter le contexte du jardin, de l’époque et du milieu rural dans lequel il se situe.
Le jardin se compose également de stands thématiques permettant de faire le lien entre les plantes et leurs différentes utilisations que ce soit pour l’alimentation, la teinture, les textiles, la médecine ou la sorcellerie. Une exposition d’essence de bois et un rucher, composé de ruches telles qu’elles existaient à cette époque (rarement présent dans les jardins médiévaux actuellement reconstitués), complètent le parcours.
Situé prés de l’ancienne maison forte, ce jardin n’a donc pas la vocation d’un jardin d’agrément mais plutôt celle d’un jardin utilitaire.
Aucun jardin médiéval ne comptait autant de variétés (on y trouvait une soixantaine d’espèces au maximum), mais l’objectif était de reconstituer en un lieu unique l’ensemble des cultures moyenâgeuses. Le jardin se compose de différentes parties organisées selon l’utilisation faite des plantes au Moyen-âge :
- Une partie florale, appelé jardin bouquetier, située à l’entrée, présente un échantillon des principales variétés de roses, d’œillets, de bleuets, d’iris, etc. Leur emploi était principalement réservé à la décoration des autels.
- Une partie légumière, l’hortus, est dédiée aux légumes et légumineuses (radis, asperges, épinards, panais, pois chiches, lentilles, etc.), généralement consommés en potées.
- Une partie dédiée aux arbres fruitiers, appelée vergier ou pomarium. La plupart des espèces fruitières actuelles existaient déjà au Moyen-âge, mais les arbres étaient plus bas, car à cette époque on aimait cueillir les fruits sans avoir besoin d’y monter. On peut voir, entre autre, le cormier (rare maintenant dans la région), pommiers, poiriers, pêchers, pruniers, etc. On y trouve aussi quelques arbustes (cassis, groseillier, arbousier), sans oublier la vigne, une des principales cultures sur la commune à cette époque. Certains arbres étaient greffés, la pratique du greffage étant déjà bien maîtrisée.
- Une partie utilitaire, médicinale et condimentaire, l’herbularius, comprenant :
. Les plantes tinctoriales (la garance, l’alchémille, etc.)
. Les plantes textiles (le chanvre)
. Les plantes médicinales (l’absinthe, l’acanthe, le bleuet, l’épiaire bétoine, le houx, etc.)
. Les aromates et les condiments (l’ail, le romarin, le maceron, l’orpin blanc, le radis noir, etc.)
- Un « jardin des sorcières » composé de deux massifs contenant des plantes vénéneuses qui servaient à confectionner des philtres utilisés en sorcellerie. Entre autre on y retrouvera la ciguë, la jusquiame noire, la belladone, etc.
Source : http://www.aujardin.info