GILLES_CLEMENTOriginaire de la Creuse, Gilles Clément est né en 1943. Paysagiste, jardinier, ingénieur horticole, entomologiste, humaniste et écrivain, il a consacré sa vie à la création et l’étude du paysage. Depuis 1979, il est professeur à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et au Collège de France depuis septembre 2011.

Une enfance voyageuse

Gilles Clément quitte la France à l’âge de 6 ans pour aller vivre en Algérie. Dès cette époque, il se fascine pour la faune et la flore.

Plus tard, il voyage dans le monde entier et intègre en 1964 l’École Nationale Supérieure d’Horticulture de Versailles où il suit un double cursus : ingénieur agronome et paysagiste.

Les serres du Parc André Citroën

Les serres du Parc André Citroën

Son parcours

Dans les années 1970 et pendant cinq années, il crée des jardins de particuliers. En 1977, il achète La Vallée, en Creuse, qui devient son jardin expérimental. En 1984, il crée l’atelier Acanthe et en quitte la direction en 2000 pour devenir consultant.

Le travail de Gilles Clément connaît un succès grandissant entre 1986 et 1992, avec notamment le Parc André Citroën (1986) et l’île Derborence (1990).

Ces lieux sont la mise en pratique du concept de Jardin en mouvement décrit dans son ouvrage éponyme de 1991. Dans les années qui suivent, il donne naissance à deux autres concepts : Le jardin planétaire et le Tiers-paysage.

Musée du Quai Branly

Musée du Quai Branly

Les réalisations marquantes :

  • Parc Henri-Matisse, île Derborence, Lille, 1990-1995
  • Parc André Citroën, Paris, inauguré en 1992
  • Jardin du Château de Blois, 1989-1992
  • La grande Arche, Paris 1991-1998
  • Jardin du musée du quai Branly, Paris, 2005-2006

Trois grands concepts

Le jardin en mouvement

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Le jardin des Orpins – Base sous-marine de St-Nazaire

Son concept est presque une redéfinition du jardin. En effet, la nature est libre de pousser où elle l’entend et le jardinier respecte son choix. Elle n’est plus manipulée dans le but de créer une forme esthétique, un ‘‘beau jardin’’. L’homme s’adapte à la nature et non l’inverse. « Faire le plus possible avec, le moins possible contre ».

Le mouvement correspond au déplacement spontané des plantes dont les graines voyageuses sont apportées par le vent, les animaux, les bas de pantalon du jardinier…

La notion de hasard apparaît donc…

Le jardin planétaire

Ce concept est illustré par l’exposition de La Grande Arche de la Villette en 1999. Elle donne une vision globale de la planète qui est vue comme un milieu écologique unitaire qu’il faut préserver. C’est un système interdépendant à l’intérieur duquel nous sommes tous des hôtes à la fois actifs et passifs, où tous nos gestes ont des répercussions, harmonieuses ou discordantes, sur l’ensemble de la nature.

L’effet papillon…

Le tiers-paysageLa-grande-berce

Ce sont des espaces non-aménagés où la biodiversité est grande mais auxquels les hommes ne prêtent pas souvent attention. Les délaissés de bord de champ ou de bord de route en sont des exemples. Ces espaces modifient la lecture du territoire et valorisent des lieux habituellement considérés comme négligeables.

Gilles Clément a marqué l’histoire du paysage grâce au nouveau regard qu’il y a apporté. Aujourd’hui, les paysagistes comme les amateurs de jardins, voient d’une autre manière la nature. Les délaissés, les réserves, les entre-deux sont valorisés et pris en compte dans l’étude du paysage.

 
Sources :
Web : http://www.gillesclement.com/ ; http://www.gillesclement.com/cat-cv-tit-Parcours-Professionnel ; http://ahahh.blog.lemonde.fr/2008/04/23/le-jardin-de-lenslsh-a-lyon-entretien-avec-gilles-clement/
Livres :
  • « Neuf jardins » approche du jardin planétaire, Gilles Clément sous la direction d’Alessandro Rocca.
  • « Une écologie humaniste » Gilles Clément et Louisa Jones.