Dès sa naissance à Paris en 1613, André Le Nôtre est prédestiné à l’art du jardin : son père et son grand-père sont les jardiniers officiels du jardin des Tuileries.

Logé directement sur le lieu de travail de sa famille, comme le veut la coutume, Le Nôtre passe donc toute sa jeunesse aux Tuileries, où il développe son goût et ses talents de futur paysagiste. Il y accumule un savoir faire certain en la matière.

Il suivra également une partie de sa formation non loin de là, dans une galerie du Louvre.
Très attaché à ce jardin,  il en conservera la direction jusqu’à sa mort et refusera même l’honorable proposition du roi qui offre de l’accueillir à Versailles.

En 1635, Le Nôtre est nommé premier jardinier du duc d’Orléans. C’est à cette époque qu’il dessine son premier jardin (celui du château de Wattignies à Lille), imposant d’emblée sa griffe et sa réputation. On y trouve les allées en angles aigus, l’exposition sud est (classique), le dégradé des essences d’arbres en perspective, les grands pots Médicis sculptés dans la pierre et le théâtre de verdure qui composeront la plupart de ses réalisations.

Vaus-le-Vicomte

De ce modèle très cartésien naîtra l’expression « jardin à la française ».

Entre 1656 et 1661, il travaille avec Louis le Vau et Charles le Brun (à la demande de Fouquet) au jardin du château de Vaux-le-Vicomte. La réputation mondiale de ce chantier lui vaut le titre de contrôleur général des bâtiments du Roi, charge qui le rend responsable de différents travaux indépendants des jardins : serrurerie, maçonnerie et sculpture.

L'orangerie - Versailles

Après l’arrestation de Fouquet, Le Nôtre est engagé par Louis XIV pour réhabiliter les jardins de Versailles .Comme tout jardinier de son époque, il connaît la nature des sols et possède une véritable expertise en matière d’hydraulique.

Après s’être occupé des parterres de broderie et de toute la statuaire,  il s’ingénie à installer de multiples jeux d’eau. Comme dans nombre de ses chantiers, il y insère un canal entre le parc et le jardin. Cet alignement contribue à élargir les perspectives et à embellir le premier plan qui semble par effet d’optique reposer sur l’eau.

Cette réhabilitation du parc de Versailles demeure, avec Vaux-le-Vicomte, une de ses œuvres majeures.

A l’instigation de Colbert cette fois, il s’occupe en parallèle de parfaire le jardin des Tuileries. Il ouvre notamment plusieurs perspectives dont l’une servira de tracé à la future avenue des Champs-Élysées.

Versailles-Les grandes eaux

On attribue encore à Le Nôtre l’origine des jardins des châteaux de Chantilly, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Cloud, Sceaux, Meudon et Marly le Roi (ultime résidence souhaitée par Louis XIV).

Actif également à l’étranger, Le Nôtre donne des instructions pour les jardins de Greenwich et de Windsor en Angleterre et pour ceux du Vatican en Italie.

Anobli en 1681, Le Nôtre choisit pour armes : « un gros chou cabus dont les premières feuilles pendent des deux côtés comme des plumes ».

A quatre-vingt sept ans, l’artiste s’éteint, léguant à la postérité de nombreux jardins universellement renommés, tous aménagés à la française, c’est-à-dire dans des perspectives et géométries parfaites.
Il est enterré à Saint-Roch,  à proximité des Tuileries, son jardin de prédilection.

* biographie tirée du site Helzear